Patrimoine & histoire
Urval
URVAL, du celtique UR, qui signifie EAU, était au 1er siècle avant J.C., au temps de la conquête du pays par Jules CÉSAR, une clairière dans l’épaisse forêt de la Béssède.
Selon leur habitude les Romains bâtirent un petit temple à la divinité des sources qui, dans le vallon formaient un ruisseau qui coule toujours et s’appelait l’Allen (maintenant le Peyrat).
A partir du VIIIème siècle, au moment de la christianisation de la région par Saint-Avit, le petit temple Romain fut transformé en Sansctuaire et l’on voit encore dans l’église actuelle les colonnes de marbre et les chapiteaux primitifs de ce petit édifice païen.
Ai XIème siècle, URVAL était inclus dans les biens du Comte de Toulouse.
Au XIIème siècle, les moines de CADOUIN géraient le spirituel et le temporel d’URVAL et c’est durant ce même siècle que l’ AQUITAINE devenait une province Anglaise et URVAL un village Anglais, suite au mariage d’ Aliénor avec Henri PLANTAGENET le 18 mai 1152.
Une série de guerres provoquées sous le moindre prétexte allait commencer pour s’achever le 17 juillet 1453 par la bataille de CASTILLON qui mettra fin à 3 siècles d’appartenance à la couronne Anglaise.
C’est dans ce contexte que le petit temple Romain, transformé en sanctuaire au VIIIème siècle fut élevé en une tour fortifiée. La hauteur du sanctuaire primitif est encore marquée par des “corbeaux” dans les murs, extérieurement.
Cette tour servait de refuge aux pauvres paysans dans les combats qui se livraient entre seigneurs Français et Anglais pour le passage de la Dordogne.
De cette époque, il reste encore 2 meurtrières, l’une arrondie à la base pour laisser passer la gueule de la couleuvrine, l’autre pour arc et arbalète.
La porte d’accès de l’église Romane fut alors supprimée et remplacée par une porte Gothique en ogive dont la maçonnerie supérieure et environnante fut puissamment renforcée pour supporter la herse que l’on abaissait au moindre péril et servir de bouclier de protection contre les coups de béliers, boulets de pierre ou autre machine de guerre utilisés alors pour ébranler les portes et ainsi pratiquer une brèche.
Des meurtrières qui assuraient la protection de la porte ont été ultérieurement comblées.
A l’angle gauche de la façade, on peut observer des pierres calcinées qui attestent que la tour a été assaillie et que l’ennemi a tenté d’incendier l’édifice.
Depuis le XIIIème siècle URVAL était passé du Comte de TOULOUSE à l’Archevêque de BORDEAUX, Seigneur Suzerain de la Châtellenie de BELVES.
URVAL relevait donc de la Châtellenie et de la juridiction de BELVES.
Les seigneurs de SAINT-OURS étaient les vassaux de l’Archevêque, ils lui rendaient “hommage” et régnaient sur toute la paroisse, lieu de leurs “Repaires Nobles”.
Ils construisirent dans le bourg un moulin Banal et un four Banal.
Les habitants de toute la paroisse avaient obligation de venir y moudre leurs grains et cuire leur pain moyennant une redevance à leur Suzerain et à ses vassaux.
Le fournier logeait dans la petite pièce bâtie au dessus du four. On y voit encore la cheminée et le “cantou”. Cette pièce servait également à pétrir la pâte dans la “Maie”. Les tourtes sorties du four, étaient rangées sur les étagères qui ornent la façade du bâtiment. Un pigeonnier accolé à ces étagères, permettait au fournier de faire son élevage.
Le four Banal d’ URVAL constitue un spécimen très rare d’architecture rurale du Moyen-Âge, c’est un vestige de la vie féodale, d’autant plus précieux que la plupart de ceux qui existaient ont été abandonnés à la Révolution puis ruinés.
Inscrit à l’inventaire des bâtiments historiques, parfaitement restauré dans les années 60 (XXème siècle) par Messieurs Jean MARÈS pour la maçonnerie et Albert SALANIER pour la menuiserie, sous la direction d’un architecte des Beaux-Arts.
Ce four fonctionne parfaitement de nos jours. Il nous le prouve chaque année le deuxième dimanche d’Août.
D’après les recherches de Claudine MONZIE